Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/119

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vite guérie, je pourrai retourner auprès de mes enfants… si avant ils ne sont pas morts de faim ou emprisonnés comme mendiants. Moi ici… qui voulez-vous qui prenne soin d’eux, qui les nourrisse ?

— Oh ! c’est terrible… Vous n’avez donc pas de bons voisins ?

— Ils sont aussi pauvres que moi… et ils ont cinq enfants déjà. Aussi deux enfants de plus !… c’est lourd ; pourtant ils m’ont promis de les nourrir… un peu, pendant huit jours… c’est tout ce qu’ils peuvent… et encore en prenant sur leur pain, et ils n’en ont pas déjà de trop ; il faut donc que je sois guérie dans huit jours ; oh ! oui, guérie ou non, je sortirai tout de même.

— Mais, j’y pense, comment n’avez-vous pas songé à cette bonne petite ouvrière, mademoiselle Rigolette, que vous avez rencontrée en prison ?… elle les aurait gardés, bien sûr, elle.

— J’y ai pensé… et quoique la pauvre petite ait peut-être aussi bien du mal à vivre… je lui ai fait dire ma peine par une voisine ; malheureusement elle est à la campagne où