Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/12

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jusqu’ici dans un état précaire ou misérable.

— Rodolphe voudra d’autant plus l’élever qu’elle aura été plus abaissée.

— Songez-y donc, la faire asseoir au rang des familles souveraines de l’Europe !… la reconnaître pour sa fille aux yeux de ces princes, de ces rois dont il est le parent ou l’allié !…

— Ne connaissez-vous pas son caractère étrange, impétueux et résolu ? son exagération chevaleresque à propos de tout ce qu’il regarde comme juste et commandé par le devoir ?

— Mais cette malheureuse enfant a peut-être été si viciée par la misère où elle doit avoir vécu, que le prince au lieu d’éprouver de l’attrait pour elle…

— Que dites-vous ? — s’écria Sarah en interrompant son frère. — N’est-elle pas aussi belle jeune fille qu’elle était ravissante enfant ? Rodolphe, sans la connaître, ne s’était-il pas assez intéressé à elle pour vouloir se charger de son avenir ? ne l’avait-il pas envoyée à sa ferme de Bouqueval dont nous l’avons fait enlever…

— Oui, grâce à votre persistance à vouloir