Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Hélas ! pour certaines infortunes abandonnées ou repoussées de tous… un salut immédiat, inespéré, accompagné de paroles bienveillantes, d’égards tendrement charitables, ne doit-il pas avoir, n’a-t-il pas l’apparence surnaturelle d’un miracle ?…

Ainsi était-il humainement permis à Jeanne Duport, non pas d’espérer, mais seulement de rêver à la probabilité de la fortune inouïe que lui assurait madame d’Harville.

— Ce n’est pas un miracle, ma bonne mère — répondit Clémence vivement émue ; — ce que je fais pour vous — ajouta-t-elle en rougissant légèrement au souvenir de Rodolphe — ce que je fais pour vous m’est inspiré par un généreux esprit qui m’a appris à compatir au malheur… c’est lui qu’il faut remercier et bénir…

— Ah ! madame !… je bénirai vous et les vôtres !… — dit Jeanne Duport en pleurant. — Je vous demande pardon de m’exprimer si mal… mais je n’ai pas l’habitude de ces grandes joies… c’est la première fois que cela m’arrive !…

— Eh bien !… voyez-vous, Jeanne — dit la