Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/164

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Lorraine attendrie — il y a aussi parmi les riches des Rigolettes et des Goualeuses… en grand… il est vrai… mais quant au bon cœur… c’est la même chose !

Madame d’Harville se retourna toute surprise vers la Lorraine en lui entendant prononcer ces deux noms.

— Vous connaissez la Goualeuse et une jeune ouvrière nommée Rigolette ? — demanda Clémence à la Lorraine.

— Oui, madame… La Goualeuse… bon petit ange, a fait l’an passé pour moi, mais, dame ! selon ses pauvres moyens, ce que vous faites pour Jeanne… Oui, madame… oh ! ça me fait du bien à dire et à répéter à tout le monde, la Goualeuse m’a retirée d’une cave où je venais d’accoucher sur la paille… et le cher petit ange m’a établie, moi et mon enfant, dans une chambre où il y avait un bon lit et un berceau… La Goualeuse avait fait ces dépenses-là par pure charité… car elle me connaissait à peine et était pauvre elle-même… C’est beau, cela, n’est-ce pas, madame ? — dit la Lorraine avec exaltation.

— Oh !… oui… la charité du pauvre envers