Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/204

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— il est évident qu’à mon âge… cette faiblesse est parfaitement ridicule… Ne craignez rien, monseigneur…

Et Murph sortit d’un pas ferme, le visage impassible…

Un moment de silence suivit son départ…

Alors Clémence songea en rougissant qu’elle était chez Rodolphe, seule avec lui.

Le prince s’approcha d’elle et lui dit presque timidement :

— Si je choisis ce jour… ce moment… pour vous faire un aveu sincère… c’est que la solennité de ce jour, de ce moment, ajoutera encore à la gravité de cet aveu… depuis que je vous ai vue… je vous aime… Tant que j’ai dû cacher cet amour… je l’ai caché ;… maintenant, vous êtes libre, vous m’avez rendu ma fille… voulez-vous être sa mère ?

— Moi… monseigneur !… — s’écria madame d’Harville. — Que dites-vous ?

— Je vous en supplie… ne me refusez pas, faites que ce jour décide du bonheur de toute ma vie — reprit tendrement Rodolphe.

Clémence aussi aimait le prince depuis long-temps… avec passion ; elle croyait rêver ;