l’aveu de Rodolphe, cet aveu à la fois si simple, si grave et si touchant, fait dans une telle circonstance, la transportait d’un bonheur inespéré ; elle répondit en hésitant : — Monseigneur… c’est à moi de vous rappeler… la distance de nos conditions… l’intérêt… de votre souveraineté.
— Laissez-moi songer avant tout à l’intérêt de mon cœur… à celui de ma fille chérie… rendez-nous bien heureux… oh ! bien heureux, elle et moi… faites que moi… qui tout à l’heure étais sans famille… je puisse maintenant dire… ma femme… ma fille… ; faites enfin que cette pauvre enfant… qui, elle aussi, tout à l’heure était sans famille… puisse dire… mon père… ma mère… ma sœur… car vous avez une fille qui deviendra la mienne.
— Ah !… monseigneur… à de si nobles paroles… on ne peut répondre que par des larmes de reconnaissance… — s’écria Clémence. Puis, se contraignant, elle ajouta : — Monseigneur… on vient, c’est… votre fille.
— Oh !… ne me refusez pas… — reprit Ro-