Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/232

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Mais si, par un hasard incroyable… inespéré… votre fille avait été arrachée à la mort… mais si… elle vivait ?

— Vous me faites mal… ne me parlez pas ainsi.

— Eh bien ! donc, que Dieu me pardonne et vous juge !… elle vit encore…

— Ma fille ?

— Elle vit… vous dis-je… Le prince est là… avec un ministre… J’ai fait prévenir deux de vos amis pour vous servir de témoins… Le vœu de votre vie est enfin réalisé… la prédiction s’accomplit… Vous êtes souveraine…

Thomas Seyton avait prononcé ces mots en attachant sur sa sœur un regard rempli d’angoisse, épiant sur son visage chaque signe d’émotion.

À son grand étonnement, les traits de Sarah restèrent presque impassibles : elle porta seulement ses deux mains à son cœur en se renversant dans son fauteuil, étouffa un léger cri qui parut lui être arraché par une douleur subite et profonde… puis sa figure redevint calme.

— Qu’avez-vous, ma sœur ?…