Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/233

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— Rien… la surprise… une joie inespérée… Enfin mes vœux sont comblés !…

— Je ne m’étais pas trompé ! — pensa Thomas Seyton — l’ambition domine… elle est sauvée… — Puis s’adressant à Sarah : — Eh bien ! ma sœur, que vous disais-je ?

— Vous aviez raison… — reprit-elle avec un sourire amer et devinant la pensée de son frère — l’ambition a encore étouffé en moi la maternité…

— Vous vivrez ! et vous aimerez votre fille…

— Je n’en doute pas… je vivrai… voyez comme je suis calme…

— Et ce calme est réel ?

— Abattue, brisée comme je le suis… aurais-je la force de feindre ?…

— Vous comprenez maintenant mon hésitation de tout à l’heure ?

— Non, je m’en étonne ; car vous connaissiez mon ambition… Où est le prince ?

— Il est ici.

— Je voudrais le voir… avant la cérémonie… — Puis elle ajouta avec une indifférence affectée : — Ma fille est là… sans doute ?