Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/265

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mariés… Il y a huit jours, M. Rodolphe nous a fait dire, à nous deux Germain et à madame Georges, qu’il serait très-content que nous lui fissions une visite de noces ; nous y allons. Dame, vous comprenez, le cœur me battait fort ; nous arrivons rue Plumet, nous entrons dans un palais ; nous traversons des salons remplis de domestiques galonnés, de messieurs en noir avec des chaînes d’argent au cou et l’épée au côté, d’officiers en uniforme ; que sais-je, moi ? et puis des dorures, des dorures partout, qu’on en était ébloui. Enfin nous trouvons le monsieur chauve dans un salon avec d’autres messieurs tout chamarrés de broderies ; il nous introduit dans une grande pièce, où nous trouvons M. Rodolphe… c’est-à-dire le prince, vêtu très-simplement et l’air si bon, si franc, si peu fier… enfin l’air si M. Rodolphe d’autrefois, que je me suis sentie tout de suite à mon aise, en me rappelant que je lui avais fait m’attacher mon châle, me tailler des plumes et me donner le bras dans la rue.

— Vous n’avez plus eu peur ? Oh ! moi, comme j’aurais tremblé !