Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/324

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La figure anguleuse de la veuve du supplicié se détache, dure, impassible et blafarde comme un masque de marbre au milieu de la demi-obscurité qui règne dans le cachot.

Privée de l’usage de ses mains, car par-dessus sa robe noire elle porte la camisole de force, sorte de longue casaque de grosse toile grise lacée derrière le dos et dont les manches se terminent et se ferment en forme de sac, elle demande qu’on lui ôte son bonnet, se plaignant d’une vive chaleur à la tête… Ses cheveux gris tombent épars sur ses épaules. Assise au bord de son lit, ses pieds reposent sur la dalle, elle regarde fixement sa fille Calebasse, séparée d’elle par la largeur du cachot…

Celle-ci, à demi couchée et vêtue aussi de la camisole de force, s’adosse au mur. Elle a la tête baissée sur sa poitrine, l’œil fixe, la respiration saccadée. Sauf un léger tremblement convulsif, qui de temps à autre agite sa mâchoire inférieure, ses traits paraissent assez calmes, malgré leur pâleur livide.

Dans l’intérieur et à l’extrémité du cachot, auprès de la porte, au-dessous du guichet ou-