Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/325

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vert, un vétéran décoré, à figure rude et basanée, au crâne chauve, aux longues moustaches grises, est assis sur une chaise. Il garde à vue les condamnées.

— Il fait un froid glacial ici !… et pourtant les yeux me brûlent… et puis j’ai soif… toujours soif… — dit Calebasse au bout de quelques instants. Puis, s’adressant au vétéran, elle ajouta : — De l’eau, s’il vous plaît, monsieur…

Le vieux soldat se leva, prit sur un escabeau un broc d’étain plein d’eau, en remplit un verre, s’approcha de Calebasse et la fit boire lentement, la camisole de force empêchant la condamnée de se servir de ses mains.

Après avoir bu avec avidité, elle dit :

— Merci, monsieur…

— Voulez-vous boire ?… — demanda le soldat à la veuve.

Celle-ci répondit par un signe négatif.

Le vétéran alla se rasseoir.

Il se fit un nouveau silence.

— Quelle heure est-il, monsieur ? — demanda Calebasse.