Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/327

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fait ce que j’ai pu pour vous imiter ; je n’ai pas écouté le prêtre, parce que vous ne le vouliez pas. Ça n’empêche pas que j’ai peut-être eu tort… car enfin… — ajouta la condamnée en frissonnant — après… qui sait ?… et après… c’est bientôt… c’est… dans…

— Dans trois heures…

— Comme vous dites cela froidement, ma mère !… Mon Dieu ! mon Dieu ! c’est pourtant vrai… dire que nous sommes là… toutes les deux… que nous ne sommes pas malades, que nous ne voudrions pas mourir… et que, pourtant, dans trois heures…

— Dans trois heures tu auras fini en vraie Martial… Tu auras vu noir… voilà tout… Hardi, ma fille !…

— Cela n’est pas beau de parler ainsi à votre fille — dit le vieux soldat d’une voix lente et grave ; — vous auriez mieux fait de lui laisser écouter le prêtre…

La veuve haussa de nouveau les épaules avec un dédain farouche, et reprit en s’adressant à Calebasse sans seulement tourner la tête du côté du vétéran :