Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/329

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batailles, frappèrent profondément la fille de la veuve…

Elle avait refusé les consolations du prêtre encore plus par fausse honte et par crainte des sarcasmes de sa mère que par endurcissement. Dans sa pensée incertaine et mourante, elle opposa aux railleries sacrilèges de la veuve l’assentiment du soldat. Forte de ce témoignage, elle crut pouvoir écouter sans lâcheté des instincts religieux auxquels des hommes intrépides avaient obéi.

— Au fait — reprit-elle avec angoisse — pourquoi n’ai-je pas voulu entendre le prêtre ?… Il n’y avait pas de faiblesse à cela… D’ailleurs ça m’aurait étourdie… et puis… enfin… après… qui sait ?…

— Encore ! — dit la veuve d’un ton de mépris écrasant. — Le temps manque… c’est dommage… tu serais religieuse. L’arrivée de ton frère Martial achèvera ta conversion… Mais il ne viendra pas… l’honnête homme… le bon fils !…

Au moment où la veuve prononçait ces paroles, l’énorme serrure de la prison retentit bruyamment, et la porte s’ouvrit.