Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/333

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— Pauvre sœur… il est trop tard… maintenant…

— Jamais… trop tard… pour être lâche !… — dit la mère avec une fureur froide. — Oh ! quelle race !… quelle race !… Heureusement Nicolas est évadé… Heureusement François et Amandine… t’échapperont… Ils ont déjà du vice… la misère les achèvera !…

— Ah ! Martial !… veille bien sur eux… ou ils finiront… comme nous deux ma mère… On leur coupera aussi la tête !… — s’écria Calebasse en poussant de sourds gémissements.

— Il aura beau veiller sur eux — s’écria la veuve avec une exaltation féroce — le vice et la misère seront plus forts que lui… et un jour… ils vengeront père, mère et sœur…

— Votre horrible espérance sera trompée, ma mère — répondit Martial indigné. — Ni eux ni moi nous n’aurons jamais la misère à craindre… La Louve a sauvé la jeune fille que Nicolas voulait noyer… les parents de cette jeune fille nous ont proposé ou beaucoup d’argent, ou moins d’argent et des terres en Alger… à côté d’une ferme qu’ils ont déjà donnée à un homme qui leur a aussi rendu de