Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/364

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peut-être tort… Tenez, Martial, je ne suis qu’un ver de terre auprès de lui… eh bien ! quelquefois il arrive que les plus petits peuvent être utiles aux plus grands… Si ça devait être, je ne lui pardonnerais de ma vie de s’être privé de moi.

— Qui sait ?… un jour peut-être vous le reverrez…

— Oh ! non ! il m’a dit : « Mon garçon, il faut que tu me promettes de ne jamais chercher à me revoir, cela me rendra service. » Vous comprenez, Martial, j’ai promis… foi d’homme, je tiendrai… mais c’est dur…

— Une fois là-bas, vous oublierez peu à peu ce qui vous chagrine. Nous travaillerons, nous vivrons seuls, tranquilles, comme de bons fermiers, sauf à faire quelquefois le coup de fusil avec les Arabes… Tant mieux ! ça nous ira à nous deux ma femme ; car elle est crâne, allez, la Louve !

— S’il s’agit de coups de fusil, ça me regardera, Martial ! — dit le Chourineur un peu moins accablé. — Je suis garçon, et j’ai été troupier…

— Et moi braconnier !