Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/59

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Jacques ?… Être son geôlier ne peut suffire à la vengeance du prince… il ne m’a pas fait grâce de l’échafaud… pour me laisser vivre… Peut-être une prison éternelle m’attend-elle en Allemagne… Mieux encore vaudrait cela que la mort… je ne pouvais que me mettre aveuglément à la discrétion du prince… c’était ma seule chance de salut… Quelquefois, malgré sa promesse, une crainte m’assiège… peut-être me livrera-t-on au bourreau… si Jacques succombe ! En dressant l’échafaud pour moi de son vivant, ce serait le dresser aussi pour lui, mon complice… mais lui mort ?… Pourtant… je le sais, la parole du prince est sacrée… mais moi qui ai tant de fois violé les lois divines et humaines… pourrai-je invoquer la promesse jurée ?… Il n’importe !… de même qu’il était de mon intérêt que Jacques ne s’échappât pas, il serait aussi de mon intérêt de prolonger ses jours… Mais à chaque instant les symptômes de sa maladie s’aggravent… il faudrait presque un miracle pour le sauver… Que faire… que faire ?

À ce moment la tempête était dans toute sa fureur, une cheminée presque croulante de