Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vétusté, renversée par la violence du vent, tomba sur le toit et dans la cour avec le fracas retentissant de la foudre.

Jacques Ferrand, brusquement arraché à sa torpeur somnolente, fit un mouvement sur son lit.

Polidori se sentit de plus en plus sous l’obsession de la vague terreur qui le dominait.

— C’est une sottise de croire aux pressentiments — dit-il d’une voix troublée — mais cette nuit me semble devoir être sinistre…

Un sourd gémissement du notaire attira l’attention de Polidori.

— Il sort de sa torpeur… — se dit-il en se rapprochant lentement du lit ; — peut-être va-t-il tomber dans une nouvelle crise…

— Polidori… — murmura Jacques Ferrand toujours étendu sur son lit et tenant ses yeux fermés — Polidori… quel est ce bruit ?…

— Une cheminée qui s’écroule… — répondit Polidori à voix basse, craignant de frapper trop vivement l’ouïe de son complice — un affreux ouragan ébranle la maison jusque dans ses fondements… la nuit est horrible… horrible.