Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/61

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Le notaire ne l’entendit pas et reprit en tournant à demi la tête :

— Polidori, tu n’es donc pas là ?

— Si… si… je suis là — dit Polidori d’une voix plus haute — mais je t’ai répondu doucement de peur de te causer, comme tout à l’heure, de nouvelles douleurs en parlant haut.

— Non… maintenant ta voix arrive à mon oreille… sans me faire éprouver ces atroces douleurs de tantôt… car il me semblait au moindre bruit que la foudre éclatait dans mon crâne… et pourtant… au milieu de ce fracas, de ces souffrances sans nom, je distinguais la voix passionnée de Cécily qui m’appelait…

— Toujours… cette femme infernale… toujours… Mais chasse donc ces pensées… elles te tueront.

— Ces pensées sont ma vie… comme ma vie, elles résistent à mes tortures.

— Mais, insensé que tu es, ce sont ces pensées seules qui causent tes tortures, te dis-je ! Ta maladie n’est autre chose que ta frénésie sensuelle arrivée à sa dernière exaspération…