Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dents serrées, sans répondre à Polidori — la voilà ! qu’elle est belle !… qu’elle est belle !… Comme ses cheveux noirs flottent en désordre sur ses épaules !… Et ses petites dents qu’on aperçoit entre ses lèvres entr’ouvertes… ses lèvres si rouges et si humides ! quelles perles !… Oh !… ses grands yeux semblent tour à tour étinceler et mourir… Cécily ! ajouta-t-il avec une exaltation inexprimable — Cécily ! je t’adore !…

— Jacques !… écoute !… écoute !…

— Oh !… la damnation éternelle !… et la voir ainsi pendant l’éternité !…

— Jacques — s’écria Polidori alarmé — n’excite pas ta vue sur ces fantômes.

— Ce n’est pas un fantôme…

— Prends garde… tout à l’heure… tu le sais… tu te figurais aussi entendre les chants voluptueux de cette femme, et ton ouïe a été tout à coup frappée d’une douleur effroyable… Prends garde !

— Laisse-moi… — s’écria le notaire avec un courroux impatient — laisse-moi !… À quoi bon l’ouïe, sinon pour l’entendre ?… la vue, sinon pour la voir ?…