Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— dès que S. A. R. le grand-duc de Gerolstein arrivera, on l’introduira ici.

— Enfin ! — dit Sarah en se rejetant au fond de son fauteuil, dès qu’elle fut seule avec son frère — enfin je touche à cette couronne… le rêve de ma vie… La prédiction va donc s’accomplir !

— Sarah, calmez votre exaltation — lui dit sévèrement son frère. — Hier encore on désespérait de votre vie ; une dernière déception vous porterait un coup mortel.

— Vous avez raison, Tom… La chute serait affreuse… car mes espérances n’ont jamais été plus près de se réaliser ! J’en suis certaine, ce qui m’a empêchée de succomber à mes souffrances a été ma pensée constante de profiter de la toute-puissante révélation que m’a faite cette femme au moment de m’assassiner.

— De même pendant votre délire… vous reveniez sans cesse à cette idée.

— Parce que cette idée seule soutenait ma vie chancelante. Quel espoir !… princesse souveraine… presque reine !… — ajouta-t-elle avec enivrement.