l’exercice afin de rendre la pyramide humaine impossible, et d’empêcher ainsi le malheur que je redoutais ; mais, au milieu de ma frayeur et de mon trouble, cette idée ne me vint pas, et, obéissant à une habitude machinale (nous avions très-souvent répété cet exercice), je me hissai d’un côté sur l’épaule droite de l’Alcide femelle, pendant que Bamboche se hissait sur l’épaule gauche.
La mère Major, le dos légèrement voûté, les mains appuyées sur ses hanches, immobile comme une cariatide de pierre, resta inébranlable sous notre double poids ; à peine nous eut-elle sentis en équilibre qu’elle dit tout bas à Basquine :
— À toi… vite.
Tout ceci se passait avec une incroyable rapidité, ces exercices, très-fatigants et très-dangereux, ne durant que quelques instants.
À peine placé sur l’épaule de la mère Major, avant de songer à prévenir Bamboche de mes craintes, je m’occupai forcément d’abord, de chercher, comme lui, mon équilibre ; puis, de mon bras gauche, j’entourai les reins de mon compagnon, pendant qu’il m’étreignait de la même manière.
Je saisis ce moment, à peine de la durée d’une seconde, pour dire rapidement à Bamboche et à voix basse :
— Défie-toi pour Basquine.
— Sois tranquille, — répondit Bamboche, croyant que je lui donnais un vague conseil de prudence.
— Mais non… — lui dis-je vivement, — défie-toi de la mère Major… prends garde.