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CHAPITRE XVIII.


le garde-champêtre.


À cette injonction menaçante et réitérée :

— Suivez-moi chez M. le maire, — nous restâmes, Basquine, Bamboche et moi, immobiles de surprise et d’effroi.

Le personnage qui causait notre terreur était un homme jeune encore, de haute taille, aux traits basanés, à l’air robuste et déterminé ; il portait par-dessus sa blouse bleue son baudrier officiel de garde-champêtre, et tenait à la main, dans son fourreau, un grand sabre de cavalerie ; un dogue énorme, levant de temps à autre sur lui ses yeux rouges et farouches, ne quittait pas ses talons, et pouvait lui servir de redoutable auxiliaire.

Ma première pensée fut que l’on nous poursuivait au sujet de l’incendie de la voiture de la Levrasse ; je jetai sur mes deux compagnons un regard consterné.

— Au nom de la loi, je vous arrête, — répéta le garde-champêtre en s’avançant vers nous. — Allons, en route chez M. le maire.