de suite… De cette façon personne n’observera la loi de Dieu ! »
» — Saint Augustin s’est permis de telles paroles ! — s’écria Bouchetout, avec une surprise et une colère croissante.
» — Saint Grégoire-le-Grand est bien plus sévère.
» — Qu’est-ce qu’il dit encore, ce jacobin-là ?…
» — Il regarde les propriétaires comme des meurtriers.
» — De mieux en mieux, — s’écria le pauvre Bouchetout, — voleur… meurtrier… parce qu’on est propriétaire… allons donc, Monsieur, vous vous moquez de moi…
» — Lisez plutôt, Monsieur, — dit Claude Gérard.
» — Qu’ils sachent, — s’écrie Saint Grégoire, — que la terre d’où ils ont été tirés, est commune à tous les hommes, et que dès lors les fruits qu’elle porte leur appartiennent indistinctement ; c’est donc en vain qu’ils se prétendent innocents, ceux-là qui se font une propriété privée du don de Dieu ! Car, en retenant ainsi la subsistance des pauvres, ils en tuent presque autant qu’il en meurt chaque jour.
» — Mais c’est indigne ! — s’écria mon marguillier ; — mais il n’y avait donc ni loi, ni police dans ce temps-là… Comment tolérait-on des infamies pareilles !
» — Ah ! Monsieur… vous… si bon chrétien ! qui pratiquez tous les jours, — dit Claude Gérard avec une compassion perfide, — parler ainsi… des saints !
» — Monsieur, je suis bon catholique, c’est vrai… mais propriétaire avant tout.