comme autant de ravisseurs, et qui leur enjoignent de ne garder qu’une culotte s’ils en ont deux, sous peine de passer pour avoir volé la seconde… Ouais… ce catholicisme-là me paraît un peu bien populacier et révolutionnaire.
» Or, il n’en faudrait pas plus pour dégoûter un esprit simple, pour le désaffectionner de la religion ; et ce bon Bouchetout est un trésor pour la fabrique ; je repris donc en m’adressant à cet impudent Claude Gérard :
» — Vous avez cité, Monsieur, certains passages des Pères de l’Église… Mais autre temps, autres mœurs… la civilisation a marché…
» — Parbleu ! — dit Bouchetout en reprenant courage, — c’est évident… la civilisation a marché… elle a fait justice de toutes vos capucinades… Heureusement Jean-Jacques Rousseau et Voltaire ont…
» J’interrompis net ce digne Bouchetout, que son zèle emportait, car Claude Gérard ricanait déjà d’entendre un pieux marguillier, invoquer ces deux démons de Voltaire et de Jean-Jacques contre les Pères de l’Église ; aussi je dis à l’instituteur :
» — Aux autorités que vous citez, Monsieur, j’opposerai des autorités.
» — À la bonne heure — dit le marguillier — nous allons vous river votre clou.
» — Sans doute Saint Luc a dit : — Donnez votre superflu en aumônes, et toutes choses vous seront pures. — Saint Augustin a dit encore : — Le surplus des riches est le nécessaire des pauvres, et c’est posséder chose d’autrui que de posséder du superflu. Mais,