que le cul-de-jatte avait pu déjà mettre quelques bijoux dans ses poches, je me disposai à le fouiller, malgré une répugnance mêlée de crainte… Sa main, que je touchai, était glacée… cela m’enhardit… Il portait une mauvaise veste et un pantalon de drap. En tâtant les poches de sa veste, j’entr’ouvris accidentellement sa chemise presque en guenilles ; alors, à la clarté de la lune qui tombait en plein sur cet homme, je vis tatouée sur sa peau une tête de mort de grandeur naturelle qui couvrait presque entièrement la poitrine de ce misérable ;… les orbites de cette tête étaient remplis par deux yeux rouges ; elle tenait une rose entre ses dents.
— Le cul-de-jatte !… — m’écriai-je ; car souvent Bamboche m’avait parlé du sinistre tatouage que ce brigand portait sur sa poitrine, tatouage assez particulier pour que je ne conservasse pas de doute au sujet de l’identité de ce personnage.
— Le cul-de-jatte !… — répétai-je, toujours agenouillé à côté de cet homme. — Oh ! tant mieux !… tant mieux !… — m’écriai-je avec une joie farouche, — je suis content de l’avoir tué… après tout le mal qu’il a fait à Bamboche.
Et je continuai de fouiller ce bandit. Je ne trouvai rien dans les poches de la veste, si ce n’est un briquet, un cornet de tabac à fumer et un couteau-poignard ; mais quelle fut ma surprise et bientôt ma douleur, en trouvant dans les goussets de son pantalon les deux petits pistolets qui, la veille encore, étaient en possession de Bamboche !
Par quel hasard étrange cet homme s’était-il donc encore une fois retrouvé avec Bamboche dont il avait