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avec nous… Qu’il en soit ainsi de l’influence de Régina sur toi…

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Le soir du jour où j’eus cet entretien avec Claude Gérard, profitant d’une heure de solitude, je déterrai le pot de grès que j’avais souvent visité, et j’en tirai le porte-feuille avec un violent battement de cœur, et la rougeur au front, comme si je me rendais coupable d’un indigne abus de confiance.

Quelle fut ma surprise, mon désappointement en retirant les lettres du portefeuille qui les contenait !

Les lettres n’avaient pour adresse que des initiales, et cette correspondance était écrite d’une écriture indéchiffrable pour moi (je sus plus tard que les lettres étaient écrites en allemand, et voilà pourquoi je sais l’allemand). Néanmoins, je les dépliai soigneusement une à une, espérant en trouver une écrite en français. Vain espoir, il me fut impossible d’en lire une seule.

Je trouvai du moins parmi ces papiers un objet singulier ; c’était une petite couronne (couronne royale… je l’appris aussi plus tard) d’une forme particulière, découpée à jour dans une feuille de métal d’or très-mince. Cette couronne, fixée par deux fils de soie jaune et bleu, au milieu d’un carré de parchemin assez épais, était entourée de lignes symboliques bizarres, et d’S et de W entrelacés en chiffres.

Au-dessous de la couronne on lisait cette date en français :

Vingt-huit décembre 1815.
Rue du Faubourg du Roule, no 107.
Onze heures et demie du matin.