Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 3-4.djvu/418

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J’allais insister auprès de cette femme pour savoir où demeurait Bamboche, lorsque, changeant soudain de pensée, elle s’écria :

— Après tout, je vais vous le dire, moi, où il demeure… ça fait que, si vous le voyez, vous lui direz qu’on se souvient de lui ici, qu’on en parle souvent ; vous le préviendrez en même temps que, s’il a le malheur de revenir, il sera reçu par la garde et par le commissaire ; il ne faut pas qu’il croie nous faire peur avec ses grands bras et ses airs de massacreur !

— Veuillez alors m’apprendre, Madame, où loge le capitaine, — dis-je avec impatience.

— Eh bien ! en s’en allant il a dit effrontément que si on recevait pour lui des invitations de la cour… de la cour ! je vous demande un peu… un tel bandit aller à la cour, ou bien que si on lui adressait des sacs d’or, d’argent ou des boîtes de diamants (sacs d’or et d’argent, des diamants ! comptez là-dessus…), on lui envoie les invitations et les fonds barrière de la Chopinette, impasse du Renard, no 1.

— Merci, Madame, — dis-je en m’éloignant rapidement, de crainte d’oublier un mot de cette adresse compliquée que je donnai au cocher.

— Diable, — me dit-il, — c’est comme qui dirait à Moscou… excusez du peu… Mais, après ça… nous sommes à l’heure… Eh bien ! on marche… à l’heure… Barrière de la Chopinette c’est connu… mais l’impasse du Renard… connais pas, il y a pourtant long-temps que je roule le pavé de Paris. C’est égal, je demanderai.