— Lui ?…
― Oui… la maison où vous demeuriez a été envahie par la police… j’ai vu les soldats dans l’impasse, le lendemain du jour où j’étais allé y demander Bamboche.
― Les gros oiseaux étaient envolés, on n’a pris que des oisillons…
― Ainsi Bamboche s’est sauvé comme vous ? Mais encore une fois, où est-il ?
― Oh ! à cette heure il est bien loin, en Amérique… en Chine.
― Bamboche était à Paris il y a trois jours, ― m’écriai-je, ― il doit y être encore.
― Alors, cherche et trouve-le, si tu peux ; mais que diable en veux-tu faire… puisque, si tu veux, je serai pour toi un autre Bamboche ?
— Merci.
― Tu n’es pas juste : Bamboche est jeune, plein de moyens, tandis que moi, je suis vieux… je baisse… et j’aurais besoin d’un commis…
— Pourquoi faire ?
Après une pause, le bandit reprit :
— Où loges-tu ?
— Je n’ai pas d’asile…
― J’ai une chambre, nous habiterons ensemble… tu ne manqueras de rien… tiens… et il me montra une douzaine de pièces de 5 francs, parmi lesquelles je vis même deux ou trois pièces d’or.
Je ne pus cacher mon étonnement ; le bandit s’en aperçut et me dit :
― Ça te surprend que j’aille sur le port, quand je suis aussi bien lesté, pas vrai ?