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lorsqu’elle venait prier… Elle s’est montrée douloureusement affligée de tant d’incurie, et aussi surprise qu’irritée de voir ses intentions si mal exécutées depuis trois ans, tandis qu’auparavant, a-t-elle dit, la tombe de sa mère avait été toujours entourée de soins pieux, garnie de fleurs et d’arbustes.

Hélas ! Régina devait toujours ignorer qu’auparavant… c’était moi qui me chargeais avec amour de ce religieux devoir…

Elle m’a envoyé chez le curé porter ses plaintes, car elle avait accepté toutes les conditions relatives à l’entretien du tombeau de sa mère. L’ancien ennemi acharné de Claude Gérard ne m’a pas reconnu ; il s’est mal excusé, me donnant cette singulière raison : « — qu’il n’avait plus, comme par le passé, d’instituteur à ses ordres pour soigner le cimetière, une école de frères ayant remplacé l’école communale depuis dix-huit mois. »

Le prêtre en était arrivé à ses fins… l’instituteur du pays, l’homme de la France, avait été chassé… les mystérieux instruments de Rome s’étaient aussi emparés de l’éducation de cette pauvre commune.

Régina m’avait ordonné d’offrir de doubler, de quadrupler la somme qu’elle payait annuellement, à condition que cette tombe serait désormais entretenue avec le plus grand soin ; le curé y a mis de la conscience : il s’est fait payer le double de la somme ordinaire… et d’avance ; les plus belles promesses ne lui ont pas coûté… Elles seront vaines… une main mercenaire ne fera jamais ce que j’ai fait pendant tant d’années.