Nous voici de retour. Deux lettres du capitaine Just attendaient la princesse, car ils entretiennent une correspondance suivie.
Joies du ciel !.. je suis, je l’espère, sur la voie de la réhabilitation de la mère de Régina…
Ces lettres soustraites à la tombe, j’ai pu enfin les lire en partie, grâce à mes études solitaires et opiniâtres de la langue allemande, que j’ai reprises avec ardeur depuis mon entrée à l’hôtel de Montbar… Je devine, je pressens une partie de la vérité, encore à demi enveloppée de mystère…
Si je ne me trompe pas, de quel héroïque, de quel sublime dévoûment à l’amitié a été capable la courageuse mère de Régina !…
Les absences nocturnes du prince deviennent de plus en plus fréquentes ; après bien des nuits entièrement et vainement passées à la fenêtre d’une pièce inhabitée, d’où l’on découvre l’allée qui conduit à la petite porte du jardin, deux fois j’ai vu rentrer le prince, enveloppé d’un manteau ; le bon vieux Louis, qui va sans doute l’attendre à un endroit convenu, le soutenait. M. de Montbar gagne ensuite son appartement par une orangerie et un couloir où aboutit un escalier dérobé qui monte à la chambre de Louis, chambre contiguë au cabinet de toilette de son maître.