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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/110

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Nous voici de retour. Deux lettres du capitaine Just attendaient la princesse, car ils entretiennent une correspondance suivie.

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20 avril 18…

Joies du ciel !.. je suis, je l’espère, sur la voie de la réhabilitation de la mère de Régina…

Ces lettres soustraites à la tombe, j’ai pu enfin les lire en partie, grâce à mes études solitaires et opiniâtres de la langue allemande, que j’ai reprises avec ardeur depuis mon entrée à l’hôtel de Montbar… Je devine, je pressens une partie de la vérité, encore à demi enveloppée de mystère…

Si je ne me trompe pas, de quel héroïque, de quel sublime dévoûment à l’amitié a été capable la courageuse mère de Régina !…


12 mai 18…

Les absences nocturnes du prince deviennent de plus en plus fréquentes ; après bien des nuits entièrement et vainement passées à la fenêtre d’une pièce inhabitée, d’où l’on découvre l’allée qui conduit à la petite porte du jardin, deux fois j’ai vu rentrer le prince, enveloppé d’un manteau ; le bon vieux Louis, qui va sans doute l’attendre à un endroit convenu, le soutenait. M. de Montbar gagne ensuite son appartement par une orangerie et un couloir où aboutit un escalier dérobé qui monte à la chambre de Louis, chambre contiguë au cabinet de toilette de son maître.