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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/134

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journée… je me le demande ?… et pourtant je le sais, mais je n’ose me l’avouer, hélas ! les ferments d’une ardeur coupable, honteuse, long-temps combattue, mais exaltée par la fatale scène du matin, bouillonnaient en moi et obscurcissaient ma raison.

Et ma maîtresse ignorait cela ? ne pouvait pas se douter de cela ? — Un laquais aimer une femme jeune et charmante auprès de laquelle il vit sans cesse dans une intimité forcée ? Est-ce que c’est possible ? Est-ce que ces gens-là ont un cœur, des sens… quand ça aime, ça n’aime, que ses pareilles.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le capitaine Just est parti à cinq heures moins un quart, ils sont restés près de trois heures ensemble. Il n’importe à Régina, le prince est absent.

Elle a demandé sa voiture pour huit heures, afin d’aller se promener le soir aux Champs-Élysées selon son habitude. Elle y verra sans doute son amant ; elle m’a dit après dîner :

— Soyez ici à onze heures, jusque-là disposez de votre soirée si vous le voulez… et une autre fois, ne m’apportez donc jamais mes lettres, qu’après le départ des personnes qui sont chez moi.

— Oui, Madame la princesse.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Poursuivi par la terrible tentation, j’ai voulu sortir, espérant que la marche, que le grand air, que la lassitude calmeraient mes esprits.