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et l’a ramenée à sa boutique à onze heures. Une demi-heure après, la princesse était à l’hôtel.

J’ai été profondément heureux de reconnaître mon erreur ; dans ce bonheur il n’est pas entré la moindre satisfaction jalouse…

La journée et la nuit d’avant-hier me rendent trop honteux envers moi-même… J’ai trop à expier pour ne pas désormais employer toutes les forces de ma volonté à dompter ce qui s’éveillerait encore en moi de coupable ou de mauvais.

À cette heure, j’en suis convaincu, un retour de Madame de Montbar vers le prince est aussi impossible qu’un retour de lui vers sa femme. Régina est entraînée sur la pente de la passion… sa destinée s’accomplira. Elle a trop de fierté pour accepter une vie de fourberie et de déloyauté ; à un jour donné… elle fuira avec Just,… j’en suis certain. Je suis certain aussi… qu’elle trouvera le bonheur dans cet amour. Just est capable d’inspirer et de se montrer digne d’un sacrifice tel que celui que Régina lui fera nécessairement.

J’attendrai… quoique Régina soit envers moi de la plus extrême réserve sur tout ce qui touche le capitaine Just, une fois arrivée à l’extrémité que je prévois, la princesse aura besoin de moi… Jusqu’alors je veillerai… sur elle… et sur lui.

Si quelque danger les menace, je saurai le prévenir…

Régina pourra d’ailleurs peut-être se passer de mon dévoûment ; dès que je la saurai tout-à-fait sous la protection du loyal et généreux amour de Just, tranquille alors sur l’avenir de ma maîtresse, ma mis-