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moin de quelque ignoble et nouvelle orgie, en lui donnant les renseignements que je possède.

Régina hésiterait-elle alors à fuir ?

Devoir à Just la réhabilitation de la mémoire de sa mère ! À quelle exaltation la reconnaissance de Régina n’atteindra-t-elle pas alors ? Et une fois certaine de l’indignité de son mari, qui pourrait retenir la princesse ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Oh ! je le sens… la responsabilité que je vais prendre est effrayante…

Tout pour moi doit se résumer par ces mots :

« En mon âme et conscience suis-je certain, autant que la certitude en donne à l’homme, suis-je certain que Régina sera heureuse avec Just ? »


3 février 18..

Ce que je viens de voir et d’apprendre bouleverse mes résolutions et me jette dans une incroyable perplexité.

Tantôt, sur le midi, ma maîtresse m’a remis une grande enveloppe cachetée et m’a dit :

— Portez cela à M. de Montbar… et vous attendrez.

Je me suis rendu à l’appartement du prince, assez éloigné de celui de sa femme ; n’ayant pas trouvé le vieux Louis dans une première pièce où il se tient d’ordinaire, et qui précède la bibliothèque, j’ai traversé cette grande salle, il n’y avait personne encore, et j’ai frappé doucement à la porte du cabinet du prince, alors entrebâillée.

Entre… — m’a répondu la voix de M. de Montbar, et sans réfléchir alors qu’il ne me tutoyait pas, j’ai poussé légèrement un des ventaux de la porte.