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le saurai tantôt), j’irai rejoindre Claude Gérard… j’aurai accompli mon devoir, ma tâche aura fini avec mes forces… car elles sont à bout… malgré mes austères résolutions, l’atmosphère où vit Régina est trop brûlante pour moi.   .   .   .

La voiture s’arrêta au commencement de la rue du Dauphin.

Bien enveloppé dans mon manteau, je me penchai en dehors par la glace de la portière ; je vis, ainsi que je m’y étais attendu, un fiacre à la porte de la maison.

Jérôme descendit de son fiacre. Après s’être promené quelque temps sur le trottoir en sifflant entre ses dents, il s’approcha de son confrère avec qui il lia conversation.

Au bout de dix minutes environ, j’entendis une porte-cochère se refermer et la voix du prince s’écrier :

— Holà !… hé, cocher !

Bientôt Jérôme accourut à la portière, et me dit :

— Le Pierrot est encaissé… mais vous vous êtes trompé.

— Comment ?

— Ce Pierrot n’est pas bleu comme vous !

— Il n’est pas bleu ?

— Non… il est gris… eh… eh !

— Vraiment ? — dis-je à Jérôme très-inquiet, car cette ébriété eût cruellement contrarié mes projets.

— Il est gris ? vous en êtes sûr ?

— Ça me fait cet effet-là… mais, en route, voilà le camarade qui démarre… il faut le suivre de près, n’est-ce pas ?