Puis, une seconde ensuite, Jérôme reprit :
— Le voilà sorti… Il faut qu’il soit breveté pour avaler si vite… En route !
Nous nous étions remis en marche depuis vingt minutes. Je commençais à me rassurer, car j’avais craint de nouvelles stations. Nous étions alors dans la rue du Faubourg-Saint-Martin. Nouvel arrêt.
— Encore !… — dis-je à Jérôme.
— Cette fois-ci, c’est différent, c’est chez un marchand de vin… le Pierrot a soif, il va se rafraîchir ; après l’eau-de-vie et la liqueur… une bouteille, ça repose.
— A-t-il l’air bien ivre ? — demandai-je à Jérôme avec une anxiété croissante.
— Mais, non, pas trop… tenez le voilà qui sort… il salue un passant avec beaucoup de respect… il va encore, ma foi, très-droit, c’est à peine s’il festonne… Bon ! le voilà remballé… En route.
Enfin, nous traversâmes la barrière Saint-Martin ; dix minutes après, la voiture s’arrêta devant une porte éclairée de lampions, placés au-dessus d’un transparent, où je lus écrit en grosses lettres rouges :
J’ouvris la portière, je sautai à bas du fiacre, et je dis à Jérôme, en lui montrant de l’autre côté de la rue l’angle d’une ruelle obscure :
— Attends-moi dans cette ruelle, mon cher Jérôme, ne quittez pas votre siège, je vous en supplie… et rappelez-vous ma recommandation.