Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/216

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qui prendre conseil ? Il n’est pas un de mes amis à qui je puisse confier ce qui m’est arrivé pendant cette nuit étrange, à un frère… même… je ne l’avouerais pas. Et vous m’abandonneriez ?… Non, non, les hommes comme vous sont généreux et compatissants jusqu’au bout. Oh ! n’est-ce pas, n’est-ce pas que je vous verrai encore ?… Et d’avance… je vous le jure sur l’honneur… Jamais je ne me permettrai la moindre question sur les causes extraordinaires qui vous ont amené près de moi ;… mais qu’au moins j’emporte l’assurance de vous revoir…

— Cela est malheureusement pour moi… impossible, Monsieur.

— Ah ! — dit le prince avec un accent de douloureux reproche, — rien ne peut vous toucher.

— Mon émotion vous dit assez, Monsieur, quelle peine me cause le refus que je suis forcé de vous faire… mais si vous le désirez, si vous croyez que, dans un cas grave, mes avis peuvent vous être bons à quelque chose, veuillez m’écrire…

— Vous écrire, — s’écria le prince, — et à quelle adresse ?

À Paris, poste restante… mettez vos lettres au nom de… de… M. Pierre… je suppose, et je vous répondrai…