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— Adieu donc, Monsieur, puisqu’il le faut… et pour toujours, adieu.

Puis baissant la glace, il dit à Jérôme :

— Cocher… ouvrez-moi.

— Vous voulez descendre ici ? — lui dis-je.

— Oui, il me semble que l’air… et un peu de marche me feront du bien… Adieu donc, Monsieur, encore votre main.

Et après une dernière et affectueuse étreinte, le prince descendit de voiture, enveloppé de son manteau, et s’éloigna.

Je supposai avec raison qu’il se rendait rue du Dauphin, pour quitter son déguisement.

— Eh bien ! — me dit Jérôme, — êtes-vous content de votre nuit ? dites-moi un peu ça, Monsieur le Marquis ?

— Je suis content… non comme un marquis, mais comme un roi, mon brave Jérôme, — lui dis-je, — maintenant, allons chez vous le plus vite possible ; il faut que j’aie le temps d’ôter mon déguisement, il se fait tard.

— Bientôt trois heures du matin, — me dit Jérôme, après avoir consulté sa montre, et, remontant sur son siège, il me conduisit rapidement chez lui.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ce matin, à cinq heures… (il y a trois heures de cela, au moment où j’écris ces lignes), je suis rentré à l’hôtel de Montbar, après avoir, pour plus de prudence, recommandé à Jérôme de me garder un secret absolu, si jamais qui que ce fût s’informait auprès de lui du