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CHAPITRE I.


journal de martin (Suite).


Je touchais enfin à ce but poursuivi depuis si long-temps. Malgré moi, une sorte de rapide hallucination me présentait toutes les phases de mon amour, depuis ma première rencontre avec Régina dans la forêt de Chantilly… jusqu’à aujourd’hui ; en résumant ainsi l’active influence qu’il m’avait été donné d’exercer, sur la vie de cette belle jeune femme si hautement placée, j’ai songé avec une sorte de frayeur que ces joies si pures que je goûte à cette heure, j’avais été sur le point, dans ma sauvage ardeur sensuelle, de les sacrifier à une violence infâme qui m’eût conduit à l’ignominie ou au suicide.

Mais combien j’ai eu à lutter, à souffrir… combien, hélas ! j’aurai à souffrir encore… car j’aime toujours Régina… je l’aime plus passionnément que jamais… Oh ! cet amour ne finira qu’avec ma vie.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Soudain la sonnette de la princesse a violemment retenti, j’ai couru au parloir ; au moment où j’allais y