Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/237

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sur le devant de la voiture, sans cela vous prendriez une liberté impardonnable…

— Soyez tranquille, Monsieur Louis ; maintenant que vous m’avez averti, je suis incapable d’un pareil manque de respect.

J’avais déjà descendu quatre marches, lorsque le vieux Louis me rappela d’un air effaré en s’écriant :

— Martin… écoutez donc !… Ah ! mon Dieu, j’avais encore oublié cela…

— Quoi donc, Monsieur Louis ?

— Et surtout… surtout… recommandez bien à maître Johnson (c’était le premier cocher du prince), recommandez-lui bien, s’il l’oubliait ce que je ne crois pas, il a servi dans de trop bonnes maisons pour cela, de lever, lorsque vous serez monté, les persiennes de la voiture par-dessus les glaces des portières, absolument comme lorsqu’il revient à vide.

— Et pourquoi donc cela, Monsieur Louis ? — repris-je, curieux de savoir la cause de cette autre coutume d’étiquette sans doute.

— Parce que, lorsque l’on voit levées les persiennes d’une voiture, et qu’il n’y a pas de valet de pied derrière, cela signifie que les maîtres ne sont pas dans le carrosse. Comprenez-vous… l’importance de la chose ?

— Certainement, Monsieur Louis, et je ne l’oublierai pas, — dis-je en descendant rapidement l’escalier, pendant que, penché sur la rampe et faisant de ses deux mains un porte-voix, Louis me répétait à demi-voix ;

— Et surtout… asseyez-vous sur le devant.