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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/267

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Au bruit que je fis en fermant la porte, il se retourna vers moi, et me dit :

— Ah ! vous voilà, Martin… je vous cherchais.

Puis, après un instant de silence :

— Dites-moi, avez-vous là de quoi écrire un mot ?… J’ai oublié… de donner à Mme de Montbar… une adresse qu’elle m’avait demandée… et, de crainte d’être indiscret, je ne voudrais pas retourner chez elle… M. de Noirlieu étant là…

— Voilà ce qu’il vous faut pour écrire, Monsieur Just, — lui dis-je.

Et je lui montrai sur ma table du papier, de l’encre et des plumes destinés aux personnes qui venaient quelquefois s’écrire chez la princesse sur un registre destiné à cet usage.

Just, sans s’asseoir… écrivit quelques mots à la hâte…

Je m’étais éloigné par convenance, mais je l’observais attentivement… j’ai vu une larme… tomber sur le papier…

Just a fermé, le billet avec un pain à cacheter… et sans doute de crainte que je ne visse ses yeux pleins de pleurs, il m’a dit sans se retourner vers moi et en marchant vite vers la porte :

— Vous remettrez, je vous prie, ce billet à la princesse… lorsque M. de Noirlieu sera parti.

Et Just a disparu.

Ce billet… je l’avoue… je l’ai lu…

Le pain à cacheter était encore humide, je n’avais à redouter aucune suite de mon indiscrétion.

Voici ce que Just écrivait :