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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/268

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« Je pars… il le faut… du courage… j’attendrai… Si vous avez à m’écrire, adressez vos lettres chez moi à Paris : elles me parviendront… »

Une grosse larme effaçait à demi, sans le rendre illisible, le mot j’attendrai

Je refermai et recachetai la lettre…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vers les dix heures, M. de Noirlieu est parti.

La princesse a accompagné son père jusqu’à l’escalier ; lorsqu’elle est revenue, je lui ai dit :

— Voilà un mot que M. Just a laissé pour Madame la princesse…

Je lui ai présenté la lettre.

En la prenant, la pauvre femme tremblait si fort, que deux fois sa main a heurté le petit plateau d’argent.

Elle m’a dit alors d’une voix si basse, que je l’ai à peine entendue :

— C’est bien… vous pouvez… vous retirer et fermer… la porte…

Il m’a semblé voir Régina trébucher deux fois, et s’appuyer sur un meuble en traversant le premier salon…

Je ne m’étais pas trompé…

Les portières du parloir s’étaient refermées sur elle depuis une minute au plus, le temps de lire le billet de Just, lorsque j’entendis le bruit d’une chute… je courus…

Régina était tombée sans connaissance à deux pas de sa cheminée, tenant à la main le billet de Just.