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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/272

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Si le prince a long-temps cherché des consolations indignes de lui, n’a-t-il pas accueilli avec un empressement, avec une modestie qui l’honorent, les inspirations meilleures que j’ai tâché de lui donner selon mon cœur ? Sa conduite envers sa femme, dont celle-ci a été justement touchée, prouve assez qu’il a noblement compris mes conseils.

Enfin, avant ma rencontre avec lui, n’a-t-il pas obéi à un sentiment de généreuse jalousie en essayant de sortir de cette nullité dont il rougissait, surtout en entendant sans cesse répéter autour de lui le nom glorieux du capitaine Just ?

Malheureusement cette résolution trop tardive n’a pas été encouragée par Régina, pour qui seule sans doute il l’avait tentée ; alors, il est retombé dans ses grossiers enivrements.

Il n’importe ; cette tentative l’honore, le relève ; et plus j’y réfléchis, plus il me semble que j’ai agi avec impartialité envers Just et le prince, avec désintéressement en ce qui me touche ; car, hélas !… c’est en vain que j’ai tâché d’éteindre dans mes larmes solitaires le feu dont malgré moi je suis toujours consumé !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les faits sont accomplis.

Maintenant… à qui appartiendra l’avenir ? à Just… ou au prince ?… Dieu seul le sait.

Mais, quoi qu’il arrive, le bonheur de Régina me semble assuré, — soit avec son mari, — soit avec son amant.

Quant aux entraînements inconsidérés où l’excès ou l’exagération de sa reconnaissance envers M. de