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Montbar pourrait jeter la princesse… je suis tranquille…

Si M. de Montbar, contre mon attente, contre ses promesses, faiblit devant ses bonnes résolutions, s’il ne se maintient pas à la hauteur de la situation difficile, mais belle et élevée, que je lui ai ménagée, d’un mot je peux briser le piédestal où je l’ai exhaussé aux yeux de Régina ; d’un mot… je peux rejeter le prince, bien plus bas qu’il n’est jamais tombé dans l’esprit et dans l’estime de Régina.

En tous cas, je suis là, je veillerai… j’aviserai.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


20 juin 18…

Plus de quatre mois se sont écoulés depuis que Just, en s’éloignant, a abandonné Régina à ses seules inspirations.

Il m’a été impossible de savoir où s’est retiré Just : la discrétion de la vieille Suzon a été impénétrable.

Tout ce que j’ai pu apprendre d’elle, c’est que Just avait été pendant deux mois entre la vie et la mort, par suite d’une maladie de langueur… depuis peu de temps il est convalescent.

Je n’avais pas oublié que le prince, lors de notre entretien pendant la nuit qui suivit le bal costumé de la barrière, m’avait demandé comme une grâce de pouvoir m’écrire s’il avait besoin de mes conseils ; je l’avais prié de m’adresser ses lettres poste restante à Paris au nom M. Pierre.

La femme du brave Jérôme était allée elle-même,