Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

donc sa reconnaissance envers moi, lors de cette première entrevue, Mme de Montbar ne s’est engagée à rien… elle ne m’a rien promis… me disant que dans deux jours elle me rendrait une réponse définitive ; c’était tout simple, elle voulait voir Just et se consulter avec lui.

» Je ne vous ai pas caché, mon ami, combien j’ai été touché de la loyale détermination de M. Just Clément… Son départ a-t-il été arrêté de concert avec Régina ? s’est-il, au contraire, résigné à partir sans l’avertir ? Je ne l’ai jamais su, je ne m’en suis jamais informé. À quoi bon ?

» Seulement je suis certain… parce que Mme de Montbar me l’a dit, que, depuis quatre mois, une seule fois ils se sont écrit…

» Lorsque j’ai revu ma femme pour lui demander ce qu’elle avait décidé, elle m’a répondu simplement ces mots, que je crois entendre encore :

» — L’essai que vous voulez tenter, Georges, réussira-t-il ? je l’ignore… Si je devais juger d’après ce que je ressens à cette heure… je vous dirais franchement que votre tentative sera inutile… Mais qui peut répondre de l’avenir ?… Je suis maintenant sous l’empire d’un amour profond… exalté… dont je n’ai pas à rougir devant vous, parce qu’il a toujours été pur ; autrement l’essai que vous voulez tenter eût été pour vous et pour moi révoltant d’indignité…… Je n’ai donc aucun parti pris, Georges. Je vous le répète, si je m’en crois à ce moment, l’amour que j’éprouve doit être éternel… Mais en admettant que, par je ne sais quel prodige, vous parveniez