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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/277

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à rallumer dans mon cœur cette tendre affection dont je vous ai donné tant de preuves… je conserverai toujours un doux souvenir d’une liaison aussi élevée qu’elle m’a été chère… et je reviendrai vers vous pour toujours, cette fois… Car vous savez si, avec mon caractère… les bonheurs légitimes me sont précieux… Faites donc que je vous aime encore, Georges, et si vous accomplissez ce miracle… je vous chérirai doublement de m’avoir, par l’amour, ramené à des devoirs que j’ai méconnus par votre faute…

Telles ont été les premières paroles de Régina.

Le véritable amour a en lui une foi si profonde, qu’entendant ma femme me tenir ce langage… je n’ai pas douté de l’avenir.

» Cependant, mon ami, je vous ai dit avec quelle réflexion, avec quelle prudence je me suis tracé la marche que j’avais à suivre.

» Un empressement trop tendre aurait choqué, blessé peut-être le cœur de Régina. Son amour pour Just devant être d’autant plus ombrageux, d’autant plus en éveil, qu’elle redoutait peut-être de le voir s’affaiblir ; aussi, afin d’endormir ses défiances, je m’étais d’abord montré avec elle plutôt en ami, en frère, qu’en amant.

» J’avais aussi parfaitement compris que, pour ramener son cœur, il fallait autre chose que des protestations d’amour… Convaincre d’un sentiment sincère… rien de plus facile ; mais pour le faire partager !!! que de soins… que d’efforts !

» Ainsi, avant tout, j’ai voulu que ma vie fût aussi dignement occupée qu’elle avait été jusqu’alors oisive et