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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/312

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Martin coupa les liens de Claude ; en deux bonds celui-ci atteignit un étroit sentier qu’il connaissait, et il avait disparu au milieu des ténèbres de plus en plus profondes avant que les gendarmes eussent pu seulement se douter de sa fuite.

Claude Gérard s’était dirigé en hâte vers le château du Tremblay. Il devait passer près d’une métairie isolée, où la mère de Martin avait été transportée. Claude, sûr de la discrétion du métayer, car il était bien souvent serviable à ces malheureux, y entra… afin de se rassurer sur l’état de Perrine Martin… Le métayer et sa femme, fondant en larmes, ne voulurent pas laisser Claude Gérard pénétrer dans la pauvre chambre où Perrine avait été transportée… Il comprit.

À ce coup terrible il chancela. Mais se rappelant le devoir impérieux qui l’appelait au château, il poursuivit sa route, franchit aisément la haie du parc, et arriva jusqu’aux bâtiments.

La porte du couloir de service où aboutissait l’escalier de la chambre de Martin, était rarement fermée intérieurement, les domestiques qui s’attardaient dans le village se ménageant toujours ce moyen de rentrer sans bruit au milieu de la nuit. Martin avait, par précaution, remis une double clé de sa chambre à Claude Gérard ; celui-ci put arriver ainsi chez le valet de chambre du comte ; puis à l’aide d’une allumette prise sur la cheminée, le braconnier se procura de la lumière, vit la malle forcée ; la porte de l’escalier conduisant au cabinet de toilette de M. Duriveau était restée ouverte : Claude Gérard devina tout, descendit, colla son œil à la serrure