d’Henneville, qui coquettait déjà autour de Mlle Basquine, et qui était tout fier de se faire comme qui dirait son intendant, afin de se rendre nécessaire, a appris, par une de mes amies, femme de chambre de sa femme, que j’étais sans place ; il m’avait vue chez Mme de Cerisy, il m’a présentée ici… Depuis ce temps-là j’y suis restée.
— Je vois son affaire, à ce fin marquis, — reprit Leporello, — il se sera dit : Astarté sera dans mes intérêts, et c’est beaucoup d’avoir la femme de chambre… quand on fait la cour à la maîtresse.
— Ordinairement, oui, mais ça ne lui a servi de rien… et pourtant Dieu sait que de mal il s’est donné autour de Madame, les folies d’argent qu’il a faites pour des choses dont elle n’avait pas seulement l’air de s’apercevoir ; enfin il a quitté sa femme croyant que Madame lui en saurait gré ; non content de ça, il a acheté, et Dieu sait quel prix, car il a voulu l’habiter tout de suite, une maison mitoyenne de celle-ci.
— Et pourquoi faire ?
— Pour être là… tout près de Madame.
— Et il n’y avait rien entre eux ?
— Rien.
— Mais c’était un fou !
— Parbleu !! et voilà comme Madame les arrange, mon pauvre Leporello ; note bien encore que le marquis était un homme à la mode, comme ton ancien maître, et, comme lui, jeune, d’une très-jolie figure, brave, aimable… mais son amour pour Madame l’abrutissait. « Enfin, Astarté, — me disait ce pauvre marquis, car j’étais sa confidente, — j’ai fait et je fais pour votre maî-