Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/322

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— Au contraire… car tous ces malheureux hommes sont à se dire : — Quel triomphe… de triompher… là où ce pauvre marquis s’est tué de désespoir, et où tant d’autres ont été dédaignés !

— Et le vicomte Scipion n’a pas plus de chance que les autres ?

— Hum !… — fit Astarté d’un air de doute.

— Enfin !… je respire !

— Ne respire pas trop vite, mon pauvre Leporello. Sans doute, Madame soigne le vicomte, elle a même pour lui des attentions que je ne lui ai vues pour personne… Ainsi, depuis qu’il est parti en Sologne pour la terre de son père, Madame lui a écrit trois ou quatre fois par semaine… D’ailleurs, je crois qu’elle l’attend d’un moment à l’autre, puisqu’on dit que le double mariage du père et du fils doit avoir lieu à Paris.

— Et qu’est-ce qu’elle en dit, du vicomte ?

— Rien… et c’est encore à remarquer,… car, lorsqu’il s’agit des autres… tiens, mon pauvre Leporello… je te défierais d’entendre Madame parler pendant dix minutes d’un de ses patients comme elle les appelle… sans…

— Se moquer… d’eux ?

— Non, sans les mépriser… Elle vous a des railleries si dures, si sanglantes, qu’elle vous les marque comme d’un fer rouge…

— Et ces imbéciles d’hommes en raffolent malgré ça ?

— Dis donc à cause de ça… et jusqu’aux rois qui s’en mêlent ou qui s’en sont mêlés.

— Des rois ?

— Oui… dans le Nord, Madame est restée là