Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/329

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que. — Oui, Mademoiselle Basquine demeure ici, Monsieur, — ai-je dit à ce malotru, pour lui faire comprendre sa malhonnêteté. — Bon — qu’il me fait, et le voilà à arpenter la cour. Je m’élance après lui. — Monsieur… un moment, on n’entre pas ainsi ; Madame n’est pas visible. — La preuve qu’elle est visible, c’est que je vais la voir, — me répond-il. Et il va toujours. Alors, ma foi, je l’arrête par le bras, et je m’écrie : — Si vous voulez entrer de force dans la maison… d’abord, je crie à la garde… Voilà mon caractère ! — À cette menace, ce diable d’homme a pâli, je l’ai bien remarqué, il s’est arrêté court, et m’a dit : — Allons, ne criez pas si haut, rentrons dans votre loge, vous me donnerez de quoi écrire un mot, vous le porterez tout de suite à votre maîtresse, et vous verrez de quelle manière on vous traitera… pour m’avoir refusé sa porte… — Ma foi ! cet homme m’a dit cela d’un tel air que, malgré sa mauvaise mine, j’ai craint d’avoir eu tort de ne pas le recevoir. Je lui ai donné de quoi écrire ; il attend dans ma loge… et voilà le billet qu’il demande que l’on remette à Madame.

Ce disant, le portier donna à Astarté une lettre fraîchement cachetée.

— C’est impossible, — dit la femme de chambre, — je ne peux pas éveiller Madame, elle s’est couchée à cinq heures du matin… elle ne m’a pas encore sonné…

— Parbleu… envoyez-le promener, votre homme à barbe, — dit Leporello, — voulez-vous que j’aille lui parler, moi ?

— Non… — reprit Astarté après quelques instants de réflexion, M. Durand a peut-être bien fait, et