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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/352

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je me charge de réveiller aussi mon fils un peu en sursaut… sans doute ; mais, du moins, je charmerai son réveil par un bon et honnête mariage…

— Et Scipion consentira ?

— Oui, Madame…

— J’en doute.

— Moi, j’en suis certain.

— Vous possédez, Monsieur, quelque miraculeux talisman, quelque philtre prodigieux ?

— En effet… et ce talisman, ce philtre… le voici, — dit le comte en tirant un papier de sa poche, qu’il montra à Basquine avec un sourire de dédain et de triomphe.

— Et cet inestimable talisman, quel bon génie, quelle fée tutélaire est descendue de son empyrée pour vous faire ce don, Monsieur ?

— Ce génie tutélaire, Madame, est tout simplement un magistrat.

— Un magistrat ?

— Mon Dieu ! oui… vous voyez que je deviens bourgeois effréné. J’ai donc… bourgeoisement avoué à ce magistrat les craintes sérieuses que m’inspirait l’avenir de mon fils, et les actions indignes qu’il avait déjà commises, à l’instigation d’une femme exécrable… Usant alors de mon droit de père j’ai obtenu de ce magistrat qui a conféré de ma demande avec le procureur du roi, j’ai obtenu l’autorisation nécessaire pour faire enfermer mon fils… Cette autorisation est ce talisman que je viens de vous montrer. Si mon fils ose se refuser d’obéir aveuglément à tout ce que j’exigerai de lui… aujourd’hui… tout-à-l’heure… demain… quand